jeudi 21 juin 2012

Jim Yong Kim, nouveau président de la banque mondiale





La Banque mondiale a nommé ce lundi Jim Yong Kim comme président, perpétuant la tradition qui place un ressortissant à ce poste.
Les Etats membres ont choisi (passé composé) sans surprise ce médecin et anthropologue de 52 ans, président de l'université de Dartmouth dans le New Hampshire (nord-est des Etats-Unis), lors d'une réunion du conseil d'administration.
Pour la première  fois, le candidat des Etats-Unis avait de la concurrence, en l'occurrence la ministre des Finances nigériane Ngozi Okonjo-Iweala. Mais Jim Yong Kim partait largement favori vu les soutiens qu'il avait glanés ces dernières semaines, et qui lui assuraient une avance confortable.
La Banque mondiale n'a pas véritablement précisé comment s'était fait ce «Les administrateurs ont choisi Jim Yong Kim comme président pour un mandat de cinq ans commençant le 1er juillet», a indiqué l'institution dans un communiqué. «Les candidats finaux ont reçu un soutien de différents pays membres, ce qui est une indication du calibre de ces candidats».
Aucune référence n'a été faite au «consensus» qu'étaient censés trouver ces pays membres. Et il n'était pas  possible de savoir comment s'étaient prononcés les Etats membres qui n'avaient pas encore rendu publique leur préférence, comme la Chine, le Brésil ou les pays européens.
C'est grâce à un arrangement tacite avec les Européens que le poste est monopolisé depuis 1946 par des Américains. En échange, les Européens ont monopolisé de la même manière la direction de l'institution-soeur, le Fonds monétaire international.
Mme Okonjo-Iweala, très appréciée des fonctionnaires de l'institution, où elle a passé 25 ans de sa carrière, a en vain tenté de remettre en cause la tradition.
«Vous savez, ce choix n'est pas vraiment fondé sur le mérite», a-t-elle déclaré à Abuja. «C'est un vote en fonction du poids politique» et «pour cette raison, les Etats-Unis vont l'emporter».
Malgré une longue carrière à la Banque, c'est probablement son passeport qui lui a interdit d'aller plus haut que le poste de directrice générale qu'elle a occupé de 2007 à 2011.
Les Etats membres de la Banque mondiale s'étaient engagés en 2011 à choisir le président selon une procédure «ouverte, transparente et fondée sur le mérite».
Les Etats-Unis ont estimé que le contrat avait été rempli, appelant «d'autres institutions financières internationales» à s'inspirer de cette procédure.
«Je suis convaincu que la Banque mondiale bénéficiera de la perspective nouvelle et des solides qualités de direction de M. Kim», a affirmé dans un communiqué le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner.
Jim Yong Kim était lundi à Lima, ville où il a passé une partie de sa carrière dans les années 1990 à lutter contre la tuberculose.
Peu connu, y compris dans son propre pays, avant d'être sélectionné par le président Barack Obama, ce praticien de la santé publique devra surmonter le scepticisme d'une bonne partie de la corporation des économistes, qui lui reproche une certaine inexpérience financière et diplomatique.
Les organisations non gouvernementales ont pour leur part réservé leur  (pronoms compléments indirects) jugement.
«Ce n'est pas évident de savoir s'il va être un puissant réformateur de la Banque, en particulier parce qu'il va devoir faire allégeance au gouvernement américain qui l'a placé à ce poste», a déclaré Peter Chowla, coordonnateur du Projet Bretton Woods, site internet critique du FMI et de la Banque mondiale rédigé par un ensemble d'ONG.


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